A Abou Dhabi, pourtant ancien village de pécheurs, le désert n’est jamais bien loin. Parfois il nous rappelle sa présence, lorsque, par un jour de grand vent, des milliers de grains de sable déposent une fine pellicule couleur ocre sur les carrosseries des voitures. Le voilà à présent qui s’installe sur l’île Lulu face à la ville par l’apport de dunes artificielles déplacées à grand renfort de pelleteuses ! Mais sa présence est surtout ressentie dans le cœur des Emirati. Citadins depuis seulement trente cinq ans, les familles locales ont conservé un lien profond avec « l’arrière pays ». Il n’est pas rare de trouver au détour d’une rue, à quelques mètres seulement des hauts immeubles, une tente bédouine plantée à même le trottoir, dans laquelle on a installé des tapis pour recevoir le visiteur de passage. Le café amer à la cardamome y est servi en guise de bienvenue. L’hôte qui aura vu récemment son cousin chamelier, fera déguster le fameux lait de chamelle dont les vertus sont un secret bien gardé par les hommes mais dont les femmes devinent à l’évidence les mérites ! A côté de la tente bédouine, l’inévitable 4X4 a remplacé le dromadaire pour les déplacements quotidiens et en fin de semaine, le citadin émirati s’amuse à le faire gambader sur les dunes de sable, escalader, dévaler les pentes, s’ensabler et recommencer inlassablement…Enfin, le pauvre égaré dans les rues d’Abou Dhabi, assoiffé par les chaleurs torrides de l’été, trouvera facilement une fontaine d’eau potable qu’un généreux propriétaire de villa aura mis à la disposition des passants pour la satisfaction de Dieu…hospitalité du désert oblige !